La Chine s’est placée sous les feux de la rampe diplomatique en proposant sa médiation dans le conflit entre Israël et le Hamas. Israël a repoussé les ouvertures de Beijing, arguant ainsi que les penchants propalestiniens de longue date de la Chine minent ses prétentions de neutralité.
Néanmoins, les analystes estiment que Beijing voit dans ce conflit l’occasion de renforcer son image de leader du Sud global, en particulier au Moyen-Orient et dans le monde musulman au sens large, en plus de se positionner comme une superpuissance capable de contrer l’influence diplomatique des États-Unis.
Dossier mixte
En expérimentant son nouveau rôle de négociateur de la paix au Moyen-Orient, Beijing peut avoir le sentiment d’avoir le vent en poupe. En mars, il a réussi un petit coup diplomatique en facilitant le rétablissement des relations entre deux autres adversaires régionaux : l’Iran et l’Arabie Saoudite.
Mais les efforts similaires déployés ailleurs ont été reçus avec froideur, y compris en Ukraine. Dans ce cas, l’offre de médiation de la Chine entre l’Ukraine et la Russie a été largement rejetée. Plus précisément, ses revendications de « neutralité » dans le conflit n’étaient pas considérées comme légitimes par l’Occident et, plus important encore, par de nombreux dirigeants ukrainiens, étant donné le soutien de la Chine à Moscou.
Manœuvres diplomatiques
L’implication croissante de Beijing dans les conflits volatils du Moyen-Orient peut soulever des questions épineuses pour le gouvernement chinois. Par exemple, elle a vigoureusement défendu ses politiques très controversées à l’égard de la population musulmane chinoise – que le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a qualifiées, dans un rapport d’août 2022 de « crimes contre l’humanité » – comme une réponse justifiée à la menace de ce que Beijing considère comme de « l’extrémisme religieux. »
Pourtant, alors que d’autres grandes puissances, dont l’Inde, le Japon, les États-Unis et le Royaume-Uni, ont toutes condamné rapidement et sans équivoque l’attaque du Hamas du 7 octobre dernier, qui a coûté la vie à plus de 1 400 personnes, dont de nombreux civils, Beijing est restée silencieuse. Depuis lors, elle est restée sobre dans le langage qu’elle utilise afin de décrire les violences commises par le Hamas.
Mais si les penchants propalestiniens de la Chine ont pu rendre Israël plus méfiant quant à ses motivations, ils semblent servir les intérêts de la Chine en renforçant ses liens avec des puissances régionales telles que l’Iran.