Dans une année remplie d’élections importantes, notamment en Inde, en Indonésie, en Corée du Sud, à Taïwan et aux États-Unis, les élections parlementaires du 28 juin en Mongolie n’ont été qu’un petit point sur le radar international.
Elles ont cependant été notoires pour avoir contrecarré la tendance mondiale inquiétante du recul de la démocratie. En effet, en 2023, des législateurs mongols ont adopté des réformes constitutionnelles pour rendre leur système plus transparent et plus représentatif des citoyens.
Le parti au pouvoir remporte une faible majorité
L’une des réformes les plus importantes a fait passer la taille du corps législatif de 76 à 126 membres. Sous ce nouveau système, le parti au pouvoir, le Parti du peuple mongol, de centre-gauche, a conservé sa majorité par la plus petite marge possible (68 sièges) malgré les avantages de l’ancienneté, reflétant peut-être les frustrations persistantes des électeurs à l’égard de la corruption et de l’inégalité.
L’identité démocratique de la Mongolie occupe une place importante dans sa politique étrangère. En termes géographiques, le pays se situe entre la Chine et la Russie, deux puissantes autocraties. La stratégie du troisième voisin de la Mongolie, qui consiste à suivre les autres démocraties fondées sur l’économie du marché, tant dans la région (Inde, Japon, Corée du Sud, etc.) qu’ailleurs à l’étranger (Australie, Canada, États-Unis, etc.) l’aide à équilibrer l’influence politique et économie de Beijing et de Moscou.
La connexion entre Ottawa et Oulan-Bator
Fin 2023, le Canada et la Mongolie ont amélioré leur relation bilatérale pour en faire un partenariat complet, élargissant leur engagement au-delà de l’accent historique mis sur l’exploitation minière à des questions de plus en plus pressantes comme la sécurité régionale.
Cette année, Vina Nadjibulla, vice-présidente en recherche et stratégie pour la FAP Canada, a participé au dialogue d’Oulan-Bator, le plus grand forum de Mongolie pour les discussions sur la sécurité de l’Asie du Nord-Est.
Elle a remarqué que, malgré la distance entre le Canada et la Mongolie, les deux pays sont « liés par leurs points communs : un grand territoire avec une population relativement petite, une proximité à des superpuissances, un climat froid et des ressources naturelles abondantes. »
Elle a également ajouté que ces points communs « constituent une fondation pour une coopération plus étroite sur les domaines prioritaires établis par la stratégie pour l’Indo-Pacifique du Canada, comme l’énergie propre, l’éducation, les technologies émergentes et les liens entre les personnes ».