Comprenant près de 40 % de la masse continentale du Canada et 162 000 km de son littoral, l’Arctique est un élément essentiel de l’identité nationale du Canada et fait partie intégrante de notre histoire et de notre culture. C’est également un domaine d’une importance stratégique clé pour le Canada, notamment dans le contexte de la souveraineté canadienne et des intérêts concurrents dans la région – y compris ceux des pays indo-pacifiques dont les activités, les capacités et les influences dans l’Arctique se développent plus rapidement et de façon disproportionnée que celles de leurs homologues nord-américains et européens.
Alors que le gouvernement du Canada a identifié le bassin indo-pacifique comme une région d’une importance stratégique renouvelée, un lien direct entre les intérêts du Canada dans l’Arctique et ceux du bassin indo-pacifique devient de plus en plus pertinent et important – plus important, sans doute, que les relations qui ont historiquement sous-tendu la diplomatie arctique canadienne, notamment celles avec le G7, l’OTAN et les démocraties libérales dans le cadre du discours stratégique occidental traditionnel.
Le Canada doit se tourner vers une approche stratégique plus intégrée, capable de faire progresser l’intérêt national du pays dans un environnement opérationnel de plus en plus complexe et parfois contradictoire. Cet énoncé de politique de la FAP Canada cerne les domaines où les occasions entre les affaires arctiques et indo-pacifiques du pays se chevauchent. Il passe en revue les principaux acteurs de l’Asie dans l’Arctique – la Chine, le Japon, Singapour et la Corée du Sud – et souligne leurs objectifs et activités, ainsi que les institutions et les acteurs présents dans la région. L’énoncé présente ensuite des mesures politiques visant à assurer une meilleure intégration du Canada dans l’écosystème arctique émergent du bassin indo-pacifique et se réfère spécifiquement aux intérêts nationaux du pays dans la région, tels que définis dans les principaux documents de politiques canadiens.
Grâce à cette approche, les auteurs de l’énoncé fournissent un nouveau cadre pour l’engagement canadien dans l’Arctique qui est plus complet, inclusif et favorable à l’engagement plus large du pays dans la région indo-pacifique.