La Corée du Sud accueille le Sommet international pour la démocratie, contrariant la Chine

Du 18 au 20 mars, la Corée du Sud a accueilli le troisième Sommet annuel pour la démocratie, un rassemblement d’experts et de dirigeants créé par les États-Unis pour lutter contre le « recul démocratique » dans le monde.

Le rôle de plus en plus actif de la Corée du Sud dans la promotion de la démocratie au niveau mondial souligne son statut émergent « d’État pivot mondial », un concept que le président sud-coréen Yoon Seok Yeol a mis de l’avant après son accession au pouvoir en 2022.

Cette année-là, dans un discours adressé à un important groupe de réflexion américain, le ministère des Affaires étrangères de M. Yoon, Park Jin, a affirmé que son pays « s’efforcerait de jouer son rôle dans la préservation des valeurs universelles, notamment la liberté, la démocratie, les droits de l’homme et la primauté du droit, et d’assumer des responsabilités et des rôles plus importants dans la résolution des problèmes régionaux et mondiaux de la région Indo-Pacifique et au-delà ».
 

Beijing « s’oppose » à la liste d’invités du Sommet

Ce rôle est devenu une source de tension avec la Chine, le partenaire commercial le plus important de la Corée du Sud. Beijing a affirmé sans ambiguïté « s’opposer fermement » à ce que Séoul invite Taïwan à participer au Sommet pour la démocratie.

Néanmoins, le Sommet a comporté un discours de la ministre taïwanaise des Affaires numériques, Audrey Tang. Dans ses remarques, Mme Tang a fait référence aux « mauvais acteurs » – une allusion à la Chine – qui auraient tenté d’interférer dans les élections taïwanaises le 13 janvier dernier.

Andrew Yeo, spécialiste de la Corée du Sud basé aux États-Unis, a déclaré au South China Morning Post que si Séoul n’est pas allée aussi loin que Washington ou Tokyo dans la réflexion concernant un « plan d’urgence pour Taïwan » (un plan de réaction en cas d’invasion de Taïwan par la Chine), « nous avons assisté à un changement de langage » par rapport au besoin de garder « la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan ».