Pékin et Washington cherchent un terrain d'entente sur le climat

Le 17 juillet, l’émissaire américain pour le climat, John Kerry, a rencontré son homologue chinois, Xie Zhenhua, à Pékin, afin de reprendre les négociations bilatérales sur le climat. Cette rencontre de trois jours intervient quelques mois avant la réunion de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP28) qui se tiendra à Dubaï. M. Kerry a appelé la Chine à mettre en œuvre des politiques climatiques plus strictes afin d’accélérer sa décarbonisation. Si la réunion n'a pas débouché sur un accord bilatéral, M. Kerry est resté optimiste et a qualifié la réunion de succès.

La chaleur torride sert de toile de fond à la réunion

Les États-Unis ont tenté d'isoler les négociations sur le climat, en les mettant à l'abri d'autres points de friction bilatéraux. Toutefois, la Chine soutient que le cloisonnement de la question n'est pas une option. Le président chinois Xi Jinping a rappelé que la Chine réduirait ses émissions, mais à ses propres conditions. La Chine abrite plus de projets d'énergie solaire et éolienne que tous les autres pays réunis. Et si Pékin s'est engagé à réduire ses émissions de carbone d'ici à 2030, le scepticisme persiste car le pays continue de mettre en service de nouvelles centrales au charbon.



La veille de la réunion, la Chine
a enregistré une température record de 52 °C dans le Xinjiang, la température au sol atteignant 80 °C dans les monts Flaming, une destination touristique qui se classe régulièrement parmi les endroits les plus chauds de Chine.

Les États-Unis et la Chine s'apprêtent à mener des négociations tendues lors de la COP28

L'une des raisons du succès de l'adoption de l'accord de Paris en 2015 a été l'engagement de la Chine et des États-Unis au cours des années qui ont précédé les négociations. Il est essentiel que les deux plus grands émetteurs mondiaux — la Chine étant responsable de 31 % des émissions mondiales de CO2 et les États-Unis de 14 % — s'entendent lors de la COP28.



Mais les négociations internationales sur le climat sont dans une
situation précaire : certains pays en développement sont frustrés par le manque d'équité des pays développés (qui ont utilisé des combustibles fossiles pour alimenter leur développement économique) qui demandent au reste du monde de réduire drastiquement leurs émissions. Les phénomènes climatiques extrêmes, notamment les sécheresses et les inondations, entraînent également de lourdes conséquences pour les pays en développement. Comme M. Kerry l'a lui-même indiqué en décembre 2022 : « Dix-sept des 20 pays les plus touchés au monde par la crise climatique se trouvent en Afrique, et pourtant 48 pays subsahariens totalisent 0,55 % de toutes les émissions ».