Le journaliste radio philippin Cresenciano Bunduquin a été abattu par deux agresseurs devant son domicile le 31 mai dans la province de Mindoro Oriental. L'un des attaquants est mort après que le fils de Bunduquin a poursuivi le duo dans sa voiture ; l'autre s'est enfui et reste introuvable. Cet assassinat rappelle que les Philippines sont l'un des pays les plus dangereux au monde pour les membres de la presse. Selon le Comité pour la protection des journalistes, les Philippines présentent également un taux élevé d'impunité pour les auteurs de ces attaques.
Les motivations possibles : une histoire familière
Les enquêteurs n'ont pas encore déterminé le mobile de l'assassinat. Comme de nombreux journalistes philippins pris pour cible en raison de leurs reportages, M. Bunduquin s'intéressait à des questions locales, notamment les jeux d'argent illégaux et la catastrophe écologique résultant d'une importante marée noire au large des côtes de l'île de Mindoro Oriental en février. L'ancien président Rodrigo Duterte (2016-22) a entretenu une atmosphère particulièrement hostile aux médias du pays. Mais la fin de la présidence M. Duterte n'a guère apporté de soulagement. M. Bunduquin est le troisième journaliste assassiné depuis l'entrée en fonction de l'actuel président Ferdinand Marcos Jr. en juin 2022.
Le Canada se préoccupe de la liberté de la presse
Le Canada, par l'intermédiaire d'une initiative phare de diplomatie publique appelée bourse Marshall McLuhan (« Marshall McLuhan Fellowship »), défend la cause de la liberté de la presse aux Philippines depuis des décennies. Avec le soutien financier de la Sun Life, qui exerce ses activités dans le pays depuis 1895, l'ambassade du Canada à Manille décerne chaque année depuis 1997 la bourse à un journaliste philippin pour ses reportages exceptionnels sur la démocratie et les droits de l'homme.
Le 25 mai, Karmina Constantino, la lauréate de la bourse 2022, a achevé une tournée de deux semaines dans plusieurs villes du Canada. Le travail de Karmina Constantino a mis en lumière le rôle de surveillance de la presse du pays, un rôle souvent mal compris par le public philippin, estime-t-elle.