Le président Joe Biden remporte une petite victoire sur le plan militaire contre la Chine, alors que son pays essuie un sérieux revers sur le plan économique

Cette semaine, le premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants des 20 autres économies qui participent au forum Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) se rencontrent à San Francisco à l’occasion de leur sommet annuel. La rencontre très attendue entre le président des États-Unis Joe Biden et le président chinois Xi Jinping s’est déroulée le 15 novembre. Il s’agissait de la deuxième rencontre en personne entre les deux dirigeants depuis que Joe Biden est devenu président en janvier 2021.



Les attentes à l’égard de cette rencontre étaient modestes, notamment en raison de la détérioration des relations bilatérales au cours des dernières années. Or, les deux parties ont accepté de reprendre les lignes de communication directes entre militaires après que Beijing les a rompues en août 2022 à la suite d’une visite de l’ancienne présidente de la Chambre des États-Unis, Nancy Pelosi, à Taïwan. Depuis, les tensions géopolitiques entre la Chine et Taïwan se sont envenimées, notamment en raison de possibles collisions et erreurs de calcul dans la mer de Chine occidentale.

 

Une amélioration des relations sino-canadiennes en vue?

La relation entre le Canada et Beijing a également été mise à rude épreuve au cours des dernières années. Quoi qu’il en soit, Ottawa surveillera de près les mesures modestes visant à rétablir la « diplomatie traditionnelle » entre les États-Unis et la Chine. Mélanie Joly, ministre canadienne des Affaires étrangères, a souligné dans un discours prononcé le 30 octobre à quel point il était important que le Canada souscrive au principe de « diplomatie pragmatique », qui pourrait favoriser une reprise des contacts plus fréquents avec les autorités chinoises malgré une friction dans les rapports.



La Marine royale canadienne a déployé trois navires de guerre dans la région indopacifique dans le cadre d’exercices bilatéraux et multinationaux tenus conjointement avec d’autres forces armées régionales et partenaires en matière de sécurité. En septembre, un de ces navires a emprunté le détroit de Taïwan dans le cadre d’un effort multilatéral visant à protéger les passages commerciaux et internationaux dans le détroit.

 

Joe Biden ne parvient pas à faire avancer les dossiers économiques

Les autres nouvelles en provenance de San Francisco concernent ce qui ne s’est pas produit. Joe Biden espérait faire progresser les discussions sur le Cadre économique indo-pacifique pour la prospérité (IPEF) dirigé par les États-Unis afin de perturber la dominance économique de la Chine. Il a été forcé d’abandonner ces plans en raison du manque d’appui des démocrates du Congrès. Une sommité du commerce américaine a indiqué qu’il s’agissait d’un « important recul » pour les États-Unis.



Le Canada ne fait actuellement pas partie des 14 pays ayant adhéré à l’IPEF, mais il aura l’occasion de faire preuve de leadership économique dans la région lorsqu’il deviendra président de l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) au début de 2024.