Les Australiens Disent « Non » au Référendum Historique sur les Droits des Aborigènes, Faisant Reculer les Efforts de Réconciliation

Le 14 octobre, les Australiens se sont rendus aux urnes pour se prononcer sur le premier référendum à avoir lieu au pays en 25 ans. Les électeurs étaient invités à indiquer s’ils soutenaient la modification de la constitution du pays afin de reconnaître les peuples aborigènes et les insulaires du détroit de Torres comme les premiers peuples d’Australie et de créer un organe consultatif parlementaire connu sous le nom de La Voix des Aborigènes et des insulaires du détroit de Torres, ou simplement « La Voix ».



Soixante et un pour cent des électeurs se sont opposés à la création de La Voix, et les six États du pays ont rejeté la proposition.

 

Laisser tomber les Premières Nations

Le résultat porte un coup dur aux efforts de réconciliation avec les peuples aborigènes du pays. L’Australie n’a pas encore conclu de traité avec ses Premières Nations et accuse un retard sur le plan de ses efforts de réconciliation par rapport aux pays ayant une histoire semblable, comme le Canada et la Nouvelle-Zélande. Même s’ils comptent pour 3,8 % de la population de l’Australie et qu’ils occupent les terres australiennes depuis plus de 60 000 ans, les Aborigènes et les insulaires du détroit de Torres ne figurent pas dans la constitution du pays et font partie des personnes les plus systématiquement désavantagées au pays.



La proposition a fait l’objet de critiques parce qu’elle était mal formulée, et certains électeurs ont été accusés d’avoir voté « Non » simplement parce qu’ils ne connaissaient pas bien le dossier. La Voix était considérée par certains comme inefficace, mais ses créateurs – un groupe de 250 dirigeants indigènes – ont défendu la proposition, croyant qu’elle était constituait un compromis suffisant pour survivre à un référendum.



Le précédent référendum de l’Australie sur les droits des peuples indigènes avait eu lieu en 1967. Cette année-là, les Australiens ont choisi de modifier la constitution pour que les peuples indigènes fassent officiellement partie de la population australienne.

 

Un recul pour le gouvernement d’Anthony Albanese

Le référendum découlait d’une feuille de route sur la réconciliation – la déclaration d’Uluru – qui comprenait un appel à la réforme constitutionnelle par les peuples aborigènes et les insulaires du détroit de Torres.



La mise en œuvre de la déclaration d’Uluru constituait une promesse électorale importante pour le Parti travailliste au pouvoir, dirigé par le premier ministre Anthony Albanese. Pendant sa semaine de séances parlementaires, le gouvernement se fera poser des questions sur la façon dont il prévoit de mettre en œuvre la déclaration d’Uluru ainsi que sur son incapacité à tenir ses promesses sur les questions indigènes.