Les critiques se mobilisent contre la candidature de la Chine au principal organe de l’ONU pour la défense des droits de la personne

Les détracteurs de la Chine sur la question des droits de la personne ont tenté de remporter une victoire symbolique mardi lors du vote pour l’élection de 15 membres du Conseil des droits de l’homme (CDH) des Nations Unies, qui compte 47 membres.



Les opposants, dont environ 80 ONG telles que Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont fait valoir que les violations présumées des droits de la personne dans la région du Xinjiang, à l’extrême Ouest de la Chine, et la suppression de la liberté de presse disqualifient le pays pour occuper un siège au sein du principal organe de protection des droits de la personne de l’ONU.



Le groupe ne s’attendait pas à priver Beijing d’un nouveau mandat de trois ans au Conseil, d’autant plus que le siège n’était pas contesté. Il espérait toutefois montrer que le soutien à Beijing s’atténuait en persuadant certains États membres de « voter blanc » plutôt que d’accorder leur voix à la Chine. Beijing a finalement obtenu suffisamment de voix : 154 sur 193.

 

Garder ses amis à ses côtés

Les observateurs estiment que les élections du CDH sont devenues une sorte de champ de bataille entre les démocraties et les États autoritaires et leurs visions concurrentes des droits de la personne. Ils constatent également qu’après six mandats consécutifs, la Chine a réussi à défendre ses intérêts au sein du CDH.



Par exemple, en octobre 2022, après la publication par les Nations Unies d’un rapport accablant sur d’éventuels crimes contre l’humanité au Xinjiang, une résolution en faveur d’un débat sur la question a été rejetée de justesse, par trois voix d’écart.

 

De légers signes montrent un soutien vacillant

Certains signaux, aussi rares et ténus soient-ils, montrent que le soutien au rôle de la Chine au sein du CDH a ses limites.



Alors que la plupart des États africains restent largement dans le camp de la Chine, les ONG qui font campagne contre ce pays ont affirmé avoir réussi à persuader la Bolivie de ne pas soutenir la candidature de Beijing.



Le CDH fonctionne par vote à bulletin secret, il n’est donc pas possible de savoir d’où vient l’opposition. Mais les détracteurs de la Chine, à la recherche d’une lueur d’espoir, ont noté que, mardi, Beijing a reçu moins de votes qu’en 2016 (180), avant que les révélations sur le Xinjiang ne fassent surface.