Les États-Unis ont mis en garde les participants au Shangri-La Dialogue qui s'est tenu du 2 au 4 juin à Singapour, et qui est le principal forum de la région pour discuter des questions de sécurité, contre la dépendance croissante de la Corée du Nord à l'égard des cyberattaques et du vol de cryptomonnaies pour financer son programme de développement de missiles. Ces activités illicites génèrent environ la moitié des recettes en devises de la Corée du Nord, selon les États-Unis.
Évolution des tactiques de cybervol
En septembre 2017, après le sixième essai nucléaire de la Corée du Nord, les Nations Unies ont renforcé les sanctions contre le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et son régime. C'est à cette époque que les cyberattaques de la Corée du Nord semblent avoir nettement augmenté.
Depuis 2018, les méthodes de cybercriminalité de Pyongyang sont également devenues plus sophistiquées et plus lucratives. Selon un groupe d'experts du Conseil de sécurité de l'ONU, rien qu'en 2022, le gouvernement de Kim aurait engrangé entre 600 millions et 1 milliard $ US en cryptomonnaies volées, soit deux fois plus que l'année précédente.
Les économies asiatiques parmi les plus grandes victimes
Nikkei Asia a révélé que trois des voisins asiatiques de la Corée du Nord figurent parmi ses plus grandes victimes : La Corée du Nord a volé environ 963 millions $ CA au Japon, 664 millions $ CA au Vietnam et 375 millions $ CA à Hong Kong. La région immédiate de la Corée du Nord est également victime des programmes de missiles et d'armes nucléaires que ce cybervol finance.
Le rythme effréné des essais de missiles de Pyongyang inquiète ses adversaires régionaux. Fin mai, le premier lancement d'un satellite espion par la Corée du Nord a échoué, non sans avoir déclenché des alertes d'urgence dans certaines régions du Japon et de la Corée du Sud. Sans se laisser décourager par cet échec, les responsables nord-coréens ont promis de relancer le satellite dès que possible.