Les relations entre la Chine et l’Australie sont bouleversées par un incident naval

Après un bref moment de répit, l’Australie et la Chine sont à nouveau confrontées. Cette dispute est survenue seulement quelques semaines après la visite « très réussie » du premier ministre australien Anthony Albanese en Chine, la première d’un dirigeant australien depuis 2016.



Le 14 novembre, une frégate australienne naviguant dans les eaux internationales à l’intérieur de la zone économique exclusive du Japon s’est arrêtée pour laisser ses plongeurs démêler des filets de pêche accrochés aux hélices du navire. Un destroyer chinois s’est approché et a utilisé son sonar installé sur la coque « d’une manière qui mettait en danger la sécurité des plongeurs australiens », selon une déclaration publiée le 18 novembre par le ministre australien de la Défense.



Le 20 novembre, M. Albanese a affirmé que les actions du destroyer chinois, qui ont blessé les plongeurs australiens, étaient « dangereuses... risquées et non professionnelles ». Beijing a déclaré que la description de l’événement par l’Australie n’était pas conforme aux faits et que « les parties concernées devraient cesser de semer le trouble devant les portes de la Chine ».

 

« Nuit effectivement » aux relations : M. Albanese

Deux semaines plus tôt, M. Albanese, qui est arrivé au pouvoir en mai 2022, était l’une des vedettes de l’Exposition internationale d’importation de la Chineà Shanghai. Certains participants se bousculaient pour prendre des photos avec le dirigeant et criaient « Aussie, Aussie, Aussie, oi, oi, oi! » D’autres succès diplomatiques ont été remportés : au mois d’octobre, Cheng Lei, une journaliste australienne d’origine chinoise, a été libérée après avoir passé trois ans dans une prison chinoise pour avoir prétendument enfreint les lois chinoises sur la sécurité nationale. Les défenseurs de Lei ont qualifié son emprisonnement de « détention arbitraire ».



À présent, M. Albanese, qui a affirmé que l’incident naval « nuisait effectivement » aux relations, est sous le feu des critiques pour avoir refusé de confirmer s’il avait abordé la question directement avec le président chinois Xi Jinping lors de la réunion des dirigeants de l’APEC, le 17 novembre. Mais ces relations bilatérales sont loin d’être vouées à l’échec. Après sa visite en Chine, M. Albanese a déclaré que l’Australie « coopérerait avec la Chine dans la mesure du possible, qu’elle sera en désaccord avec elle si nécessaire, mais qu’elle s’engagera dans son intérêt national ». Les actions de la Chine suggèrent que les désaccords continueront à compliquer les relations.

 

Les relations entre le Canada et la Chine sont assombries par des événements semblables

Le Canada fait l’objet de tactiques similaires depuis des années. En juin 2019, deux avions de chasse chinois ont survolé une frégate et un navire de ravitaillement canadiens naviguant dans les eaux internationales de la mer de Chine orientale, s’approchant à 300 mètres des navires.



Le mois dernier, un avion de chasse chinois a tiré des fusées éclairantes devant un hélicoptère militaire canadien qui effectuait des exercices de liberté de navigation dans les eaux internationales de la mer de Chine méridionale. Plus tôt ce jour-là, un avion chinois a effectué un passage « très près » de l’hélicoptère canadien, ce qui a provoqué des « turbulences importantes ». Le ministre canadien de la Défense, Bill Blair, a affirmé que les actions des avions de chasse ont été « jugées très dangereuses ».