L’Inde et l’ANASE font bonne impression à Davos, alors que la Chine chancelle

La 54e réunion annuelle du Forum économique mondial (FEM) s’est déroulée du 15 au 19 janvier à Davos, en Suisse. L’Inde a envoyé 100 délégués à Davos dans le cadre d’une stratégie de promotion visant à attirer les investisseurs et à poursuivre sur la lancée de l’année dernière, au cours de laquelle le pays a accueilli le G20, dépassé la Chine en tant que nation la plus peuplée du monde et effectué une mission historique sur la Lune.  

En 2023, Klaus Schwab, fondateur et président exécutif du FEM, a qualifié l’Inde de « point lumineux » parmi les crises géopolitiques, un enthousiasme qui s’est maintenu en 2024 : dans un article récent, Sriram Gutta, responsable de l’Inde pour le FEM, a exprimé que d’ici 2029, New Delhi pourrait devenir la troisième économie la plus importante au monde.  
 

L’Inde est à la « table d’honneur mondiale »

Lors d’une table ronde du FEM, Aparna Pande, chercheuse à l’institut Hudson et auteure de Making India Great : The Promise of a Reluctant Global Power, a dit au public que « l’année 2023 a cimenté la position de l’Inde à la table d’honneur mondiale ». Elle a souligné que l’Inde était considérée comme « la prochaine puissance mondiale et non une simple puissance régionale ».  

New Delhi s’attend à ce que la croissance du PIB pour l’année fiscale se terminant en mars s’établisse à un niveau impressionnant de 7,3 %. L’investissement étranger direct dans le pays continue cependant de diminuer après une année record en 2022 et le chômage des jeunes demeure incroyablement élevé.  

L’annonce récente d’Ottawa de plafonner les nouveaux visas d’étudiants internationaux pendant deux ans pourrait causer de nouvelles inquiétudes à certains jeunes Indiens et à leurs familles. En 2022, les étudiants indiens avaient environ 40 % des permis d’études émis par le Canada. En date du mois dernier, le Canada comptait un peu plus d’un million de titulaires de permis d’études. 
 

L’annonce de la Chine sur son PIB soulève des interrogations   

La Chine a envoyé environ 150 délégués à Davos, mais elle n’a pas réussi à avoir le même impact que l’Inde. Li Qiang, premier ministre de la Chine, a déclaré au FEM que « choisir le marché chinois n’est pas un risque, mais une opportunité ». Lors du FEM, Li a annoncé que le PIB de la Chine avait vu une croissance de 5,2 % en 2023, conformément à l’objectif de Beijing « d’environ 5 % ». Cependant, des critiques ont mis en doute l’exactitude des données : Rhodium Group, un groupe de recherche basé à New York, a estimé que la croissance n’était que de 1,5 %.   

Le premier ministre thaïlandais Srettha Thavisin a également attiré l’attention à Davos. Il a fait la promotion de l’ANASE et a évoqué un accord touristique imminent avec le Cambodge, le Laos et le Vietnam, déclarant à Nikkei que cet accord inspiré de l’espace Schengen en Europe pourrait voir le jour dans moins d’un an. Les participants à Davos étaient globalement optimistes à l’égard de l’ANASE, et les « marchés VIP » (Vietnam, Indonésie et Philippines) sont devenus une sorte d’acronyme du jour, selon Politico.