Une canicule brutale révèle les vulnérabilités climatiques du Bangladesh

La crise climatique et le phénomène El Niño ont fait de 2023 une année de températures extrêmes record. Et nulle part ailleurs les dégâts n'ont été aussi graves qu'au Bangladesh, l'un des pays les plus vulnérables au changement climatique.

Récemment, une canicule, qui a fait grimper les températures jusqu'à 40°C, a étouffé le pays, entraînant un pic de la demande d'électricité et des pénuries de carburant. Cependant, Dhaka n'a pas les moyens d'acheter le charbon nécessaire pour répondre à la demande croissante du pays et a donc eu recours au « délestage » (c'est-à-dire à la déconnexion délibérée de certaines parties d'un réseau électrique). Le gouvernement a également fermé la plus grande centrale au charbon du pays, entre autres, le 5 juin.

La chaleur frappe les collectivités vulnérables et les industries clés

Au Bangladesh, huitième pays le plus peuplé du monde avec près de 165 millions d'habitants, les températures caniculaires ont entraîné des fermetures d'écoles et des alertes aux coups de chaleur. Les effets sur la santé sont particulièrement préoccupants. Une grande partie du pays vit dans des conditions précaires, notamment les quelque 600 000 réfugiés de Cox's Bazar, l'un des plus grands camps de réfugiés au monde.

Le gouvernement espère reprendre la production d'électricité d'ici la fin du mois de juin, date à laquelle les livraisons de charbon sont attendues. Toutefois, l'effondrement des réserves en dollars a rendu les importations de carburant plus coûteuses. De plus, les coupures d'électricité généralisées ont étouffé certaines des principales industries du Bangladesh. L'industrie textile du pays, par exemple, représente 80 % des exportations bangladaises, mais elle a été entravée par les coupures d'électricité.

Les crises mettent à l'épreuve la « transition énergétique équitable »

Le Bangladesh s'est engagé à réduire ses émissions de 21,8 % d'ici à 2030. Néanmoins, pour répondre à la demande actuelle d'énergie, le pays développe la production de charbon.

Le concept de « transition énergétique équitable » est aujourd'hui mis à l'épreuve. Les pays qui ont le moins contribué à la crise climatique (comme le Bangladesh) s'efforcent de respecter les engagements pris dans le cadre de l'Accord de Paris face à des crises qui s'amplifient, notamment l'accessibilité à l'énergie, l'abordabilité de l'énergie et les catastrophes naturelles.